Dans deux articles précédents, ici et ici, j’avais parlé des méthodes que j’avais testées pour approfondir ma connaissance de moi-même, des exemples très intéressants ont été également apportés dans les commentaires. Pour continuer dans ce sens, j’ai cette fois-ci observé les autres, non pas pour les messages indirects que je pourrais en retirer (voir ici), mais pour dégager quelques caractéristiques de leur comportement et les comparer ensuite avec mes propres caractéristiques. Je m’explique.
J’ai une collègue, Selma, que j’admire beaucoup pour son courage et son attitude à la fois respectueuse et dénuée de crainte et de flagornerie envers la hiérarchie. Personnellement, comme je manque de confiance en moi, je suis facilement impressionnée par mes supérieurs, et je m’en rends d’autant mieux compte que je peux me comparer à Selma. Il ne s’agit pas là en soi d’une caractéristique nuisible au progrès de l’âme, mais cela peut rapidement le devenir dans certaines situations. Par exemple, j’étais en réunion avec mon supérieur direct, Paul, et le patron de l’entreprise quand au cours de la discussion, Paul s’est mis à critiquer Louise, une autre de mes collègues, de façon tout à fait injustifiée, le tout sous couvert de faire de l’humour. Non seulement je n’ai pas eu le cran de rétablir la vérité sur Louise, mais j’ai souri aux blagues de mon chef, alors que je n’avais vraiment pas le cœur à rire. La réunion finie, je me suis demandée comment Selma, que j’ai souvent vue dans des situations similaires, se serait comportée à ma place. Elle aurait certainement défendu Louise, mais avec une pointe d’humour pour ménager la fierté de Paul. Par comparaison, les manquements de ma propre attitude me sont apparus plus clairement. Le comportement de Selma m’a donc servi de révélateur pour évaluer mon propre comportement, et constitue parallèlement une source de renseignements pour savoir concrètement, dans les petites situations professionnelles courantes, comment être plus courageuse.
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